Paris Capital
“Il y a une guerre des classes, c’est un fait. Mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre et qui est en train de la gagner”. Warren Buffet. Depuis 2013, j’ai suivi les principales manifestations liées aux revendications sociales. En même temps je me suis rendu dans des manifestations politiques de droite, ou dans des événements mondains. J’ai ainsi réalisé ces séries de confrontations, de vis à vis photographiques, où aujourd’hui, comme toujours, s’opposent les dominants et les dominés.
Depuis 2013
Le temps de la souffrance est revenu. Oui, nous sommes des esclaves ! Le rêve oublié de nous mêmes, un peuple en sommeil. Nos maîtres, sordides usurpateurs, nous servent des antidépresseurs, les divertissements et la pâtée pour les chiens. Nous sommes les foules entassées dans le métro, l’animal mou, saignant à l’intérieur. Notre vol est inversé, les lumières sont mortes : nous étions frères, nous voici dissemblables. Mais la crise, cette crise, ne correspond pas à un cycle dont l’issue réside en une recette, elle correspond à un dogme qui justifie sans cesse la concentration des richesses comme un droit. Les pauvres sont renvoyés à l’inéluctable devoir d’être pauvres. J’aime mieux encore ceux qui perdent à ce monde sans frères, aux misérables gagnants, ceux qui enjambent des corps agités. L’argent maudit relègue la vie au second plan. La violence des riches dévaste l’assemblée humaine. L’argent est un fétiche absolu, l’objet sacrificiel ; ce grand “O” qui rend fou. Un zéro de plus sur un compte, dans un paradis off-shore. Le salarié est un accusé ; il est a priori coupable d’inertie, d’inefficacité et de gaspillage ; son travail est déshonoré, son être est déshonoré, ils est une variable d’ajustement pour la finance. Ils nous vendront un air pollué, une eau polluée, une terre polluée. Ils spéculeront sur nos retraites, notre éducation et notre santé. Nos enfants seront plus endettés, leurs logement seront plus petits, leurs retraites seront misérables. A force de pression, de plus de travail, ils mangeront des psychotropes et boiront de la sous-culture en remerciant leur maîtres de ne pas être au chômage. Nous serons taxés sur nos dents, notre caca ou nos ongles, pourvu de préserver leurs dividendes, leurs ghettos sécurisés et leurs rentes. Mais qu’on ne s’y trompe pas ! En définitive, nous n’échangerons pas même l’humain pour des choses : une chevalière ou un slip Dior ; nous l’échangerons pour moins que cela ; nous l’échangerons pour rien ! C’est pour le grand, le maudit et monstrueux O. Un vent rouge et un champignon dans le ciel.