Gay pride 2012-2013
Les invertis
Par définition l’humain m’apparaît comme un animal pervers, un animal qui, déjà, se refuse de l’être. Il me semble animé par une identité de puissance bien plus que par l’instinct d’autoconservation, à ce titre sa sexualité est redevable du référant phallique qui symbolise la puissance. Par opposition la femme n’en a pas, elle n’a pas de puissance par elle-même. Aussi trouve-t-elle sa propre puissance en dominant le dominant. Vous verrez sur ce dernier point une forte digression à l’égard des psychologies de tous bords. L’objet du désir est l’emblème du pouvoir, un sexe dressé sans visage, il est une monnaie d’échange, un trésor que le dominant possède ; homme ou femme. Chaque être est ambivalent dominant et dominé, chaque être est homosexuel. Nous n’avons qu’à considérer ces masses qui aiment leur régent et qui jouissent en définitive comme des esclave, ces femmes qui, nous le savons bien, portent la culotte, c’est-à-dire qu’elles sont les véritables despotes du foyer.
Ces photos, le plus souvent, célèbrent la revendication et l’acquisition par les communautés homosexuelles du droit au mariage. Je partage la joie de populations éternellement stigmatisées qui cherchent une place entière dans la société et je veux m’investir aussi longtemps que l’on considérera un homosexuel comme un humain à part. Mais je regrette que le désir normatif des homosexuels ne vise en rien le dépassement des dialectiques du pouvoir ; qu’il ne puisse à ce titre représenter une alternative à l’échec de l’amour hétérosexuel.
Evidemment, il serait injuste après l’avoir rejetée, d’attendre d’une catégorie, plutôt que d’une autre, qu’elle libère l’humanité, mais je redoute un peu les lendemains d’une normalisation comprise comme l’utopie même, en fait une normalisation sans utopie.